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Covid : l'industrie a quasiment retrouvé son niveau d'avant crise

La production manufacturière a grimpé de 3,3 % en janvier en France, selon l'Insee. Elle se situe seulement 2 % en dessous de son niveau de la fin 2019. La plupart des pays développés ont vu leur industrie plutôt bien résister à la pandémie de Covid.

En janvier, la production manufacturière a grimpé de 3,3 % par rapport à décembre 2020.
En janvier, la production manufacturière a grimpé de 3,3 % par rapport à décembre 2020. (Tardivon/SIPA)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 10 mars 2021 à 17:29

C'est l'une des bonnes surprises de ce début d'année. L'industrie va plutôt mieux que prévu, même en France. La pandémie et les restrictions sanitaires qui s'en sont suivies ont, on le sait, largement touché les services à la personne. Une fois réglée les désorganisations des chaînes de valeur au printemps 2020, l'industrie est, elle, repartie assez vite.

Ainsi, la production manufacturière hexagonale a augmenté de 3,3 % en janvier par rapport au mois précédent, a indiqué ce mercredi l'Insee. Les carnets de commandes se remplissent et atteignent presque leur moyenne de long terme, selon l'enquête publiée en début de semaine par la Banque de France .

La demande asiatique

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Ce rebond est visible dans beaucoup de pays, grâce à la reprise du commerce international. L'Asie, notamment, tire les exportations à la hausse et donc la production industrielle en France. Sur les trois derniers mois de 2020, les exportations hexagonales vers la zone asiatique ont progressé de 13 % selon les Douanes. Pourtant très affectée par le recul du marché automobile l'an passé, l'industrie allemande en profite encore plus : en janvier 2021, les exportations germaniques vers la seule Chine ont atteint 7,5 milliards d'euros, un chiffre en hausse de 3 % par rapport à il y a un an.

Résultat de ce dynamisme : « si l'on regarde l'indice de la production manufacturière en janvier 2020 par rapport au quatrième trimestre de 2019, alors la plupart des pays occidentaux sont revenus à des niveaux relativement proches de ceux d'avant-crise. En France, l'indice se situe aux alentours de 2 % en dessous de ce qu'il était fin 2019 », souligne Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'Insee.

La pharmacie en pointe

Certains secteurs importants restent toutefois très affectés par la pandémie. C'est par exemple le cas des « autres matériels de transport », selon l'Insee, qui englobent le ferroviaire, le naval mais surtout l'aéronautique. Dans cette branche, la production est encore un quart inférieure à ce qu'elle était fin 2019 mais ce secteur ne représente que 8 % de la production manufacturière du pays. D'autres secteurs ont le vent en poupe. C'est le cas de la pharmacie dont la production a bondi de 25 % entre février 2020 et janvier 2021.

Parallèlement, l'opinion des industriels sur leur trésorerie a continué de progresser en février et se situe nettement au‑dessus de sa moyenne de long terme, proche de son plus haut de ces dix dernières années, selon la Banque de France. Logique, les industriels français ont profité des prêts garantis par l'Etat et, contrairement à ce qui se passe dans les services, ils n'ont pas à supporter financièrement un arrêt de l'activité en raison des fermetures administratives.

Les fuites à l'importation

Le reste de l'année va largement dépendre de la situation épidémique dans les pays développés. Le calendrier de la réouverture des économies déterminera le dynamisme de la consommation cette année. Avec toutefois un problème particulier en France. Les ménages qui ont accumulé une épargne supplémentaire de 110 milliards d'euros l'an passé par rapport à l'année précédente, vont vouloir la consommer quand les restrictions sanitaires seront levées. Cela renforcerait la reprise de l'activité et serait en soi une bonne nouvelle. Mais le risque, c'est que cet argent soit dépensé dans des biens durables importés, des smartphones et des automobiles allemandes notamment, et vienne gonfler le déficit commercial, déjà abyssal de la France.

« Dans un contexte de d'aggravation du déficit courant, au lieu de chercher à tout prix à faire dégonfler l'épargne accumulée par les ménages pendant la crise, peut-être faudrait-il permettre à ces derniers de l'allouer collectivement de façon plus efficace, notamment vers le financement en fonds propres des entreprises moyennes et de taille intermédiaire (ETI) », se demande Emmanuel Jessua, directeur des études chez Rexecode.

Guillaume de Calignon

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